Je suis… donc je suis

Pourquoi discuter avec quelqu’un qui adhère au dogme scientifique du matérialisme et à l’évolution par le hasard et la sélection naturelle ?

La pensée que j’avais eue en découvrant ces théories qui n’en sont pas, c’est qu’elles impliquent que nous ne sommes rien.

Si je suis mon corps, que c’est mon cerveau qui produit ma conscience, alors je ne suis qu’un phénomène extrêmement improbable.

Celui qui adhère à ces dogmes considère que ses pensées sont soit :

1) déterministes : l’activité du cerveau à un instant donné est la conséquence de celle à l’instant d’avant, elle n’aurait pas pu être autrement et dépend entièrement de l’état initial hasardeux

2) aléatoires : l’activité du cerveau à un instant donné dépend de son état précédent et d’un phénomène quantique intrinsèquement aléatoire.

Cet interlocuteur affirme donc que selon sa théorie, le fait de croire en cette théorie n’est ni inéluctable ni logique, ni vrai. Raisonnement par l’absurde : croire en cette théorie implique qu’on accepte que le fait d’y croire ou pas est sans valeur.

Pourquoi discuter avec celui qui énonce que ses pensées n’ont pas plus de valeur que les pensées contraires, elles sont le côté pile ou face qui est tombé à ce moment. Pile n’est pas plus vrai que face. Cet interlocuteur doit accepter que si vous croyez aux dogmes opposés c’était par ailleurs inéluctable ou aléatoire.

Ce dogme a pour conséquence que si au cours de milliards d’années un seul événement avait été différent vous ne seriez pas là. Si un caillou était tombé sur la tête d’un petit mammifère il y a 100 millions d’années il n’aurait pas eu de descendance. Manque de bol : c’était son marmot albinos qui devait muter aléatoirement et aurait mené à l’homo sapiens. Fin de l’histoire !

Allons…

Mathématiquement, la probabilité qu’un individu donné existe est pratiquement zéro. Une infinité d’événements auraient pu empêcher ou décaler la conception d’une journée, un autre spermatozoïde aurait donné la lignée, et l’activité actuelle de votre cerveau aurait été absente de l’univers. Vous n’existeriez pas.

C’est à ça que mènent ces dogmes.

C’était une évidence pour moi : je ne pouvais pas ne pas exister, rien n’aurait pu mener à mon inexistence. Que ce soit la pseudo météorite qui a tué les dinosaures ou les divers événements composants la vie de mes ancêtres, rien n’aurait pu changer cela. Mes parents ne se seraient pas rencontrés ou ma mère aurait été malade au moment où j’ai été conçu, ça n’aurait rien changé. J’aurais eu une autre famille. Un autre cerveau dans un corps différent, peut-être dans un autre pays. Mais ce serait moi, sous la forme d’une autre marionnette.

J’avais mis de côté cette certitude que je ne pouvais pas (et que je ne peux toujours pas) exprimer correctement. Ce n’est pas le genre de sujet qu’on aborde entre amis.

Ce n’était pas vraiment une pensée, mais une évidence. J’ai même presque cru à ces histoires d’univers mort, où nous sommes tous des cadavres en puissance, même les étoiles, tous à la merci du moindre événement improbable capable d’anéantir la vie virtuellement morte. Mais quelque chose en moi savait que c’était absurde.

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