Recheck : Le vaccin contre le covid-19 permet de « breveter » les humains ?

Face à l’utilisation systématique du fact-checking (ou « vérificateur de faits ») pour désinformer la population de moins en moins critique sur ce qui lui sert de source d’information et qui apprécie des réponses simples toutes faites « vrai » ou « faux », nous devons répondre par du « re-checking ».

Aujourd’hui je m’attaque à l’article de l’AFP-Factuel « Le vaccin contre le covid-19 permet de « breveter » les humains ? ». L’article de l’AFP est disponible -ici-.

Voici l’argumentation de l’AFP (toujours objective et indépendante comme il se doit, n’est-ce pas ?) :

Le terme « vaccin » n’apparaît pas

AFP : « cette décision n’a aucun rapport avec une quelconque requête liée à l’injection d’un vaccin, y compris ceux à ARN messager« , a expliqué à l’AFP Ana Santos Rutschman, experte en droit des vaccins. […] « les mots « vaccin » ou « vaccins » n’apparaissent pas dans la décision de justice, selon les recherches de l’AFP ».

Sérieusement, et alors ???

Effectivement cela ne parle pas spécifiquement de vaccin et le mot n’apparaît pas. La décision s’applique de façon générale, pas seulement aux « vaccins » spécifiquement mais à toute modification génétique artificielle, quelle qu’en soit la méthode ! Est-ce qu’on ne peut-être condamné pour meurtre que si on utilise certaines armes ou méthodes qui sont dans une liste juridique ? Pas du tout. Le moyen n’est jamais décrit, les méthodes ne sont jamais listées.

De plus je rappelle que ce qu’eux-mêmes appellent « vaccin à ARN messager » ne répond absolument pas à la définition d’un « vaccin ». Un vaccin selon la définition du petit Larousse est une « Substance d’origine microbienne (microbes vivants atténués ou tués, substances solubles) qui, administrée à un individu ou à un animal, lui confère l’immunité à l’égard de l’infection déterminée par les microbes mêmes dont elle provient et parfois à l’égard d’autres infections. » Or l’injection expérimentale à ARNm ne répond pas à cette définition et ne peut pas être appelé « vaccin ».

« Contrairement aux vaccins classiques, ces nouvelles technologies font pénétrer dans nos cellules ce matériel génétique artificiel par un mécanisme qui est non naturel dans le cas des injections d’ARNm et qui utilise des nanoparticules lipidiques fusionnant avec les lipides de la membrane cellulaire. Cet ARNm non naturel se retrouve dans le cytosol où il est traduit pour produire une protéine spike de structure modifiée qui va s’intégrer dans la membrane pour être exposée à la surface de la cellule. Les cellules ainsi modifiées génétiquement de manière a priori transitoire deviennent alors porteuses d’un nouvel élément de surface étranger, la protéine spike. » (Source cv19)

Il est établi que l’injection d’ARNm covid-19 est une technologie génétique, pas un « vaccin ».

Naturel

AFP : « Un segment d’ADN naturel est un produit de la nature et n’est pas brevetable simplement parce qu’il a été isolé », écrit ainsi l’institution américaine. 

Personne n’a parlé du fait d’isoler un segment d’ADN naturel… on parle de la brevetabilité d’ADN modifié. Donc l’AFP est hors sujet.

« Saisie de l’affaire, la Cour suprême des Etats-Unis a estimé qu’il y avait deux types d’ADN fabriqués. D’un côté il y aurait « l’ADN naturel », qui fait la même chose que ce qui se passe à l’intérieur d’une personne. Celui-là n’est pas brevetable. De l’autre, « l’ADN synthétique », sensiblement différent, modifié, par rapport à celui à l’état naturel et sur lequel les entreprises peuvent déposer des brevets. » https://www.lesechos.fr/2016/06/va-t-on-bientot-pouvoir-breveter-le-genome-humain-210705

AFP : « Votre corps ne peut pas être breveté », a commenté Rochelle Dreyfuss, spécialiste en droit de la propriété intellectuelle de l’université de droit de New York.

Encore une fois hors sujet. Qui a parlé du « corps » ? Ce n’est en effet pas le corps qui est breveté. Nous parlons de la propriété de la séquence génétique d’un organisme et de son utilisation. Pour prendre un exemple, si votre séquence génétique est modifiée et la propriété d’un laboratoire, vous n’avez plus la liberté d’agir d’un quelconque moyen thérapeutique sur cette séquence, même de simples tests de dépistage. A l’inverse, le laboratoire aura le droit d’agir librement sur votre ADN modifié sans votre accord !

« Nos gènes nous appartiennent-ils? Physiquement oui, mais juridiquement la réponse est… pas toujours. » (Deux gènes associés aux cancers du sein et de l’ovaire objets d’un monopole aux États-Unis)

« Aujourd’hui, près de 20% des 24.000 gènes humains font l’objet d’un brevet aux Etat-Unis qu’ils soient la propriété de sociétés privées, d’universités ou encore d’instituts de recherche soucieux de les garder dans le domaine public. « Breveter de l’ADN humain est parfaitement légal outre-Atlantique mais aussi en Europe, » rappelle Maurice Cassier, sociologue, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la question des brevets. »

En 2001 une action en justice a été intentée contre le monopole de Myriad, qui détenait la propriété de gènes humains susceptibles d’indiquer la prédisposition aux cancers du sein et de l’ovaire. « Les motifs? Myriad refusait d’accorder des licences d’exploitations pour la réalisation de tests, les laboratoires français et européens devraient obligatoirement envoyer leurs échantillons d’ADN dans « l’usine à tests » de Myriad à Salt Lake City. Quant aux labos contrevenant, ils s’exposaient à des attaques pour contrefaçon. » Notez que l’action en justice à donné raison aux plaignants concernant le monopole des tests, mais n’a rien changé sur la propriété de ces gènes.

Nuances finales : contradiction

AFP : Les juges de la Cour suprême ont toutefois ouvert la voie à la brevetabilité de séquences génétiques créées synthétiquement :« cet ADN est brevetable parce qu’il n’est pas d’origine naturelle ».

Voilà, l’AFP dit ici à peu près ce qu’elle est supposée contredire par cet article : l’ADN modifié est effectivement brevetable.

AFP : Cela ne s’applique de toute façon pas au vaccin à ARN messager qui ne modifient pas les gènes. La vaccination “ne peut pas affecter ou interagir avec notre ADN de quelque manière que ce soit » expliquent les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Ils rappellent que les vaccins à ARNm sont une forme d’immunisation qui permet « d’apprendre à nos cellules comment fabriquer une protéine – ou un morceau de protéine – qui déclenche une réponse immunitaire dans notre corps« .

Oh le beau mensonge de l’AFP, qui a été relayé maintes fois par les médias.

Le professeur Byram Bridle, spécialiste en immunologie virale, a déclaré que ses recherches et travaux l’ont mené à faire des découvertes importantes sur le virus et en particulier la protéine Spike : « Nous avons fait une erreur […] Jusqu’à récemment, nous n’avions jamais pensé que les protéines Spike pouvaient être toxiques ! Les vaccins ARNm qui ont été testés pour la première fois sur des animaux et dont les études n’ont jamais été rendues publiques, montrent que les nanoparticules d’ARNm ne restent pas localement au site de ponction dans le tissu musculaire, comme supposé et revendiqué par les fabricants, mais vont dans les organes à des concentrations parfois dramatiques, où ils sont transférés de cellules en cellules et absorbés en continu. » (Source interview du Pr Bridle avec la journaliste Alex Pierson)

Conclusion

Encore un bel exemple de foutaises de l’AFP et ses fact-checking.

Merci de faire aussi un re-checking de leur articles trompeurs et mensongers.

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