Dépasser les règles de pensée

Beaucoup de gens aiment utiliser des citations comme des règles de pensée, des vérités qu’il ne faut jamais remettre en question. Je vous invite à toujours vous amuser à inverser une expression toute faite ou un raisonnement.

« Je ne crois que ce que je vois. »

(Ce n’est pas exactement ce que Thomas d’Aquin a dit.)

Cette phrase est utilisée dès que quelqu’un demande des preuves simples et visibles sur un sujet. Pourtant ce sont souvent ces mêmes personnes qui « croient » à l’existence des électrons et autres particules qu’ils n’ont jamais vues, au big bang, aux trous noirs, à l’existence d’un noyau de fer en fusion au centre de la Terre, à l’existence de leur propre cerveau etc. La vue de quelque chose n’est généralement la preuve de rien, tout n’est peut-être qu’illusion ou, au mieux, qu’un point de vue partiel. Le raisonnement, le recoupement de preuves et l’intuition sont bien meilleures pour se faire une idée juste que ce qui est montré aux yeux. La véritable réalité est comme la pensée : elle ne peut être vue.

Je préfère ainsi cette citation :

« Aussi nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont momentanées, et les invisibles sont éternelles. » (2 Corinthiens 4 ; 18)

Ou à celle-ci d’Antoine de Saint Exupéry : « L’essentiel est invisible à l’œil. »

« Si vous croyez comprendre la mécanique quantique, c’est que vous ne la comprenez pas. »

De Richard Feynman. C’est une des phrases les plus citées dans les conférences de physique quantique, ça fait classe et en plus on prévient le public qu’il ne comprendra rien et qu’il peut continuer de dormir. Sauf que c’est faux : ce n’est pas parce qu’ils n’y comprenaient rien à leur époque (entre 1925 et 1980) qu’on doit cesser d’essayer de comprendre. La vision matérialiste a été dépassée et cela a permis d’envisager les phénomènes autrement.

Désormais la physique parle d’information plutôt que de phénomènes localisés dans l’espace-temps. Or de ce point de vue la mécanique quantique est parfaitement compréhensible. Je préfère maintenant citer Philippe Guillemant :

« Contrairement à une idée à la mode, la mécanique quantique pourrait bien être tout à fait intuitive et parfaitement compréhensible par le commun des mortels. »

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. »

On l’attribue à Lavoisier, qui est la reformulation d’une phrase du philosophe grec Anaxagore: « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau ». Lavoisier a dit une phrase plus longue qui ne s’appliquait qu’à la quantité de matière dans une transformation chimique.

Elle n’est plus considérée comme vraie pour la quantité de matière en général, notamment pour les réactions nucléaires. On l’a remplacée par le principe de conservation de l’énergie en physique, qui est lui-même considéré comme faux désormais (voir notamment Sheldrake). De plus, selon la théorie standard de la physique, ceci ne s’appliquerait pas pour le big bang, ni pour les théories concurrentes avec création continue. Cette citation est donc fausse d’un point de vue scientifique. Elle a peut-être une certaine vérité au niveau de l’ensemble des réalités non-matérielles, mais on n’en sait rien.

Notre pensée n’est-elle rien ? En imaginant une nouvelle possibilité, une idée que personne d’autre n’a jamais eue avant, est-ce que je n’ai pas créé quelque chose ?

Je préfère dire, en toute logique : « Rien ne se perd, TOUT se crée et se transforme. »

Et surtout, n’oubliez pas que la curiosité n’est pas un vilain défaut c’est une grande qualité, et notre nature d’êtres spirituels.

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